Dans cette rubrique, la parole est donnée à des traducteurs d’époques différentes, qui ont laissé des réflexions sur leur pratique, sur la manière dont ils concevaient la traduction. Ces textes (lettres, préfaces ou postfaces, de traités, textes de présentation, etc.), qui entrent ici en dialogue les uns avec les autres, ne sauraient bien sûr pas nous renseigner sur le mode de traduire de ceux qui les ont rédigés ; ils n’en sont pas moins une mine d'informations concernant aussi bien les représentations qu'ils ont de leur propre pratique, de leur statut et de leur activité, que leur projet et leur position traductive, les enjeux de la traduction à telle ou telle époque, en relation avec le pouvoir, l'autorité, l'Eglise, la société dans laquelle ils ont inscrit leurs traductions.

L’anthologie Pisarze polscy o sztuce przekładu 1440-2005 (Les écrivains polonais sur l’art de la traduction 1440-2005) de Balcerzan et Rajewska recense 208 textes, et elle n’est pas exhaustive. Elle contient surtout des préfaces et des articles publiés dans des revues, les traités sont rares. Le choix a été difficile, vu la richesse des sources et la longueur des textes, particulièrement intéressants. Les fondamentaux et incontournables Mały, lecz maksymalistyczny manifest translatologiczny (Un manifeste traductologique, petit mais maximaliste) et Jak tłumaczyć humor Szekspira ? (Comment traduire le comique de Shakespeare ?) de Stanisław Barańczak étant devenus plus accessibles grâce à trois éditions (1992, 1994, 2004) de son recueil Ocalone w tłumaczeniu (Sauvé dans la traduction), je n’en citerai que les admonitions principales : ne traduis pas de la poésie en une prose, ne traduis pas de la bonne poésie en une mauvaise poésie ; Comment traduire le comique de Shakespeare ? D’une telle manière, qu’il fasse rire.

Vous trouverez dans cette section une liste de textes sélectionnés.