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Auteurs : Antonia Bernard, Nike K. Pokorn, Mojca Schlamberger-Brezar

 

2.1. Cadre général introductif

 

2.1.1. À quelle époque se constitue une littérature profane dans votre langue ?

À la fin du XVIIIe siècle, au début du XIXe

Le premier recueil de poésie profane paraît en 1779 sous le titre Pisanice od lepeh umetnosti (L’almanach poétique des beaux-arts). Plus connu est Valentin Vodnik, auteur de poésie profane proche du peuple (Pesme za pokušino 1806, Essai de poésie), Il écrit aussi des ouvrages non littéraires destinés à l’éducation du peuple: Kuharske bukve (Livre de cuisine), Babištvo (Obstétrique), etc. ainsi que de nombreux manuels scolaires en slovène.

A. T. Linhart traduit et adapte deux pièces de théâtre: la comédie Die Feldmühle, de Josef Richter, est joué en slovène sous le titre Micka, la fille du maire (1789) ; une adaptation du Mariage de Figaro est réalisée sous le titre La joyeuse journée ou le mariage de Matiček (1790). On pourrait dire, selon les mots de M. Stanovnik (2005, p. 42) qu’il s’agit de traductions mêlées de littérature originale.

Les œuvres de Linhart et de Vodnik sont imprégnées d'un patriotisme opposé à la germanisation et favorable à l’éveil de la nation slovène.

 

2.1.2. Peut-on distinguer plusieurs grandes périodes entre l'apparition d'une littérature profane et la quête de modernité incarnée par les avant-gardes littéraires ?

Oui. On parle traditionnellement des grands courants des Lumières, du romantisme, puis du réalisme.

 

2.1.3. Peut-on mettre en relation cette évolution de la littérature avec certains facteurs culturels, sociaux, économiques ou politiques ? (Par ex. développement ou laïcisation de l’enseignement secondaire et/ou supérieur, changements dans la structure sociale, développement de contacts culturels avec l’étranger, existence d’une diaspora, création d’un État-nation, facteurs religieux, etc.)

Oui, très certainement.

Au XVIIIe siècle, des changements politiques en Autriche apportent le développement de la scolarité obligatoire à partir de 1790, sous les règnes de Marie-Thérèse et de Joseph II. La scolarité en première année se fait en slovène, ce qui permet l’éveil de la culture du peuple. À cette époque, la fermeture des écoles des jésuites par Joseph II permet la création d’un enseignement secondaire surtout en allemand (Gabrič, 2009). On assiste au développement des villes et par conséquent de la bourgeoisie (Linhart, par exemple, en est un représentant).

L’influence de la Révolution française se fait sentir en Slovénie sous le règne de Napoléon, dont les guerres ont pour conséquence la création des provinces illyriennes sur l'actuel territoire slovène (1809-1813). Sous le règne des Français, le slovène devient langue de scolarité obligatoire ainsi que langue officielle et se développe aussi au niveau pratique: il est utilisé dans l'administration, à l’école, dans toutes sortes de manuels (V. Vodnik publie un livre de cuisine, un livre d’obstétrique, des conseils pour les agriculteurs, etc.), ce qui permet le développement fonctionnel de la langue slovène. 

Le règne de Napoléon apporte aussi la création d'écoles supérieures (Gabrič 2009). Comme l’éducation devient plus accessible, de plus en plus de gens en profitent et se lancent dans la création. En même temps, l’éveil de la conscience nationale se fait sentir dans la bourgeoisie naissante.

 

2.2. La pratique de la traduction

Qui traduit ?

2.2.1. Qui sont les traducteurs ? (Origine sociale, formation, langue maternelle, statut social, conditions de travail et de rémunération ? Sont-ils reconnus en tant que traducteurs, s’agit-il de leur activité principale ? Etc.)

À cette époque, plusieurs poètes, comme J. D. Dev, le frère Augustin et V. Vodnik sont des prêtres. A. T. Linhart a d’abord été éduqué par les jésuites, mais a fait ensuite des études de commerce et de finance à Vienne. Représentant typique de la classe bourgeoise, il est devenu archiviste et inspecteur des écoles. 

Ces hommes illustres se réunissaient dans le cercle ou le salon de Sigismund Zois. Ce salon était composé de prêtres et de laïques éclairés (pendant la période des Lumières), mais accueillit plus tard les romantiques (Gspan 1956). 

Les acteurs principaux du salon étaient Sigismund Zois, entrepreneur, mécène, linguiste, spécialiste des sciences naturelles (botanique) et traducteur de Lénore de Bürger, et A. T. Linhart (voir ci-dessus). Aussi bien F. Prešeren que J. Vesel Koseski étaient des juristes et exercaient le métier d’avocat, le premier chez d’autres avocats et à la fin de sa vie comme avocat indépendant, le second comme fonctionnaire d’État.

La traduction n’est pas leur activité principale mais va de pair avec leur création littéraire.

 

Que traduit-on ?

2.2.2. Quels genres de textes traduit-on ?

On traduit de tout. La poésie, surtout chez Prešeren, est considérée comme un test pour la force et l’expressivité de la langue, une preuve que le  slovène n’a plus rien à envier aux langues au statut social plus élevé.  Les traducteurs commencent par la poésie. J. Damascen Dev traduit au XVIIIe siècle Lenore de Bürger, qui est retraduite plus tard par Prešeren, ainsi que Parisina de Byron. A. T. Linhart traduit deux pièces de théâtre (voir ci-dessus). La prose vient très vite après (traductions de Benjamin Franklin, Christoph von Schmidt). 

2.2.3. Citez quelques textes emblématiques traduits à cette époque (s’il y en a), titres et dates.

Anton Tomaž Linhart : adaptation de Die Feldmühle par Josef Richter sous le titre Micka, la fille du maire (1789) ; adaptation du Mariage de Figaro sous le titre La joyeuse journée ou le mariage de Matiček (1790).

J. Damascen Dev : Lenore (de Bürger), 1779.

Prešeren a traduit du Byron, du Mickiewicz (en allemand), mais il est connu surtout pour sa traduction de Lenore de Bürger (1824), une ballade que deux autres de ses contemporains essayaient également de traduire. On considère en général que la traduction de cette ballade est meilleure que l’original. Le philologue Jernej Kopitar traduit August von Kotzebue (vers 1807-1808).

Il y a aussi des traductions de poésie serbe (à l’époque du romantisme).

 

Comment traduit-on ?

2.2.4. Quel est, selon l’échelle ci-dessous, le degré d’adaptation des textes étrangers utilisés comme sources à cette époque ? Comment ce degré d’adaptation évolue-t-il avec le temps ?

a. Traduction respectueuse du texte d’origine, présentée comme une traduction et indiquant le nom de l’auteur, le nom du traducteur et la langue d’origine.

Mis à part les adaptions dont il fut question plus haut, la traduction de la poésie rentre dans le cadre a. Elle se veut respectueuse de l’original, dans la forme également (on ne traduira jamais des poèmes versifiés en prose, comme c’est l’habitude en français), le traducteur y joue sa réputation de poète.

b. Traduction prenant des libertés avec le texte d’origine (par ex. traduction partielle, modification des noms propres, ou de certains éléments de l’intrigue ou du cadre spatio-temporel de celle-ci), mais présentée comme une traduction et mentionnant le nom de l’auteur.

C’est le cas des deux pièces de A. T. Linhart mentionnées ci-dessus et d’autres textes en prose plutôt « utilitaires ». Les traductions de Harriet Beecher Stowe, Uncle Tom’s Cabin, sont adaptées, raccourcies, les noms sont slovénisés.

c. Traduction ou adaptation présentée comme une traduction mais ne mentionnant pas le nom de l’auteur d’origine.

On peut en voir des exemples dans les recueils et revues Pisanice, Kranjska Čbelica.

d. Textes étrangers traduits ou adaptés mais présentés comme des oeuvres originales.

Selon M. Stanovnik (2005, p. 43), le statut de la traduction est mal défini, elle est traitée au même niveau que le texte d’origine. Dans l’almanach de Pisanice, par exemple, les traducteurs ne sont pas mentionnés mais les auteurs des autres poèmes non plus, la plupart des œuvres du recueil sont anonymes. (Stanovnik, 2005, p. 43).

Les auteurs emploient la formule « Na kraynsko spevorezhnost prestavlen » - prestaviti (traduire) est considéré comme synonyme de l’allemand übersetzen

La traduction va aussi du slovène vers l’allemand : le recueil de Linhart Blumen aus Krain contient des traductions de chansons populaires slovènes vers l’allemand : Pegam in Lambergar (Stanovnik 2005, p. 45).

Linhart mentionne librement les auteurs dont il a traduit, adapté et transformé les œuvres. Ni chez Dev ni chez Linhart il n’y a de différence de statut entre la traduction et l’œuvre littéraire. Pour ce qui est des réformateurs, ils ont souligné la slovénité de leurs traductions, tandis qu’à l’âge de Lumières, les auteurs ne se souciaient pas de la distinction entre traduction et œuvre originale. La traduction est étroitement liée à la création originale.

Miha Kastelic, le rédacteur en chef du journal Kranjska Čbelica, publiait dans sa revue aussi bien des traductions que des œuvres originale. C'est dans ce journal que parut, la première année, Lenora de France Prešeren (traduction du poème de Bürger), la deuxième année 17 poèmes épiques serbes en langue slovène, et encore 14 traductions la quatrième année et une la cinquième année. Les auteurs ne signaient que de leurs initiales (France Prešeren par exemple comme "Dr. P.") (Stanovnik 2005, p. 46). 

 

2.2.5. Le degré d’adaptation varie-t-il en fonction des langues traduites et des types de textes ?

2.2.6. De quelle(s) langue(s) traduit-on ? Pouvez-vous évaluer la part respective des différentes langues dans l’ensemble des traductions ?

Du latin, de l’allemand, de l’anglais, de l’italien, peu à peu des autres langues slaves.

Il y a déjà dans Krajnska Čebelica des traductions du serbe (Stanovnik 2005). Les traductions du XIXe siècle (au total 316) étaient faites à partir de l’allemand (45,6 %), suivent les traductions des langues slaves (le russe, le polonais, le tchèque, le slovaque, le serbe, le croate – au total 34 %), du français (9,5 %) et de l’anglais (6 %). 

2.2.7. Traduit-on directement ou via des langues-relais ?

La plupart des œuvres dont l’original n’était pas en allemand étaient traduites à partir de l’allemand ou l’auteur s’est servi de la traduction allemande comme aide (H. Beecher Stowe : Uncle Tom’s Cabin, Hans Christian Andersen Pravljice (Contes). (Pokorn, à paraître). Les traductions du français ont été faites en général à partir de l’original (Smolej 2008).

2.2.8. Trouve-t-on des réflexions et/ou des débats sur la traduction ? Sur quoi portent-ils ?

Rarement. 

À la fin du XIXe siècle (en 1896), l’écrivain et critique littéraire le plus influent de l’époque, Josip Stritar, écrit dans la revue littéraire Ljubljanski zvon :

« Pour ce qui est des traductions, mon opinion est la suivante : la traduction seulement faute de mieux. La traduction est toujours une marchandise étrangère ; que celui qui le peut écrive des choses originales. Seul ce qui est original, de chez nous, nous appartient. » (Josip Stritar, Ljubljanski zvon XVI/I (1896), p. 20). Ce rejet de la traduction vient du fait que la littérature slovène avait besoin de se constituer et de se profiler contre la littérature allemande dominante. Mais il est vite surmonté: dès le début du XXe siècle, les cercles littéraires commencent à accepter la traduction.

 

2.2.9. Certains traducteurs écrivent-ils des préfaces explicitant leur pratique ainsi que le choix des textes qu’ils traduisent ?

Oui, par exemple la traduction du livre Uncle Tom’s Cabin de Hariet Beecher Stowe commence par une préface où le traducteur explique pourquoi l’œuvre est appropriée pour le public slovène. Il en va de même dans d’autres traductions. 

 

2.3. Le rôle culturel de la traduction

 

La traduction et la langue

2.3.1. Statut de la langue écrite à l’époque (existe-t-il une norme unique pour cette langue ? Coexistence éventuelle avec d’autres langues ?)

La norme se constitue sous l’impulsion de la nouvelle traduction de la Bible, des publications originales et des traductions. 

Une seconde période, qui est plus courte, mais avec des conséquences plus importantes pour l'avenir, pourrait être qualifiée de "puriste et dure" : on y compte notamment Kopitar, l’entrée en scène de Miklošič et les travaux en grammaire de A. Janežič (1808, 1854, 1863). Les actions de cette époque sont dirigées vers la création d’une langue slovène commune, à partir de la langue littéraire de la Carniole, en y intégrant les variantes régionales de Carinthie, de Styrie et de Prekmurje (qui s’est aussi développée à travers le protestantisme dans la partie hongroise de l’Autriche-Hongrie).

 

2.3.2. La traduction joue-t-elle un rôle dans le développement de la langue littéraire ?

Oui, dans la mesure où elle a, dans le cas de la poésie, un statut pratiquement égal à la poésie originale.

La traduction et la littérature

2.3.3. La littérature profane est-elle d’abord originale, traduite/adaptée, ou les deux à la fois ?

La prose est souvent adaptée, la poésie est originale et traduite. Les pièces de théâtre sont souvent adaptées.

2.3.4. La traduction joue-t-elle un rôle dans le développement des formes, des genres et des courants littéraires ?

Bien sûr, les traductions aident à introduire de nouveaux genres : le premier texte dramatique profane est une traduction, un grand nombre de formes poétiques ont été introduites par la traduction. Prešeren s’est exercé à traduire Parisine de Byron avant de se lancer dans son poème Krst pri Savici (Le baptême à Savizza).

La traduction de la Lenore de Bürger introduisit dans la littérature slovène la forme de la ballade allemande qui connaîtra un grand succès pratiquement jusqu’à nos jours (sous des formes modernisées). Mais, en général, ce n’est pas directement la traduction qui a ce rôle ; la connaissance de poésie en langue étrangère, dans un pays où on est au moins bilingue (slovène-allemand, slovène-italien) permet l’accès aux formes nouvelles (sonnet par exemple, emprunté à la poésie néo-latine, à Dante, à Pétrarque, ou le ghasel, emprunté à Goethe, etc.)

La traduction et la société

2.3.5. Quelle est la finalité principale des traductions ou adaptations (didactique ? politique ? esthétique ?)

Pour la prose la finalité est, dans bien des, cas didactique ou distractive (il y a des lecteurs, il faut leur donner des livres dans leur langue), mais en poésie la finalité est toujours esthétique.

 

2.3.6. Quels sont les supports de publication et les modes de diffusion des traductions ? Y a-t-il des différences à cet égard avec la littérature originale ?

Non, les traductions connaissent pratiquement la même diffusion que les textes originaux. Les poèmes traduits sont publiés dans les mêmes journaux. Pour la prose, la Mohorjeva družba (fondée en 1851 et qui existe toujours), première maison d’édition,  qui fonctionne par souscription, inclut dans son « package » annuel un livre traduit à côté d’une œuvre originale slovène (Večernice).

En fait, Dev, Linhart, Kastelic, Pohlin, et les autres traducteurs à partir de l’âge des Lumières jusqu’au romantisme ne font pas de distinction entre la traduction et la création littéraire originale et les classent au même niveau. Dans le recueil de Pohlin Bibliotheca Carniolae (écrit en latin), qui recense tous les textes publiés en Carniole et présente la littérature dans le sens le plus large du terme, sont inclus les textes des auteurs qui soit sont nés en Carniole, soit y exerçaient leur activité, soit décrivent le territoire, non seulement en slovène mais aussi dans d’autres langues. Y figurent aussi bien des traductions vers le slovène que des traductions du slovène (cf. Pohlin 2003, p. 378, 407, 344, Stanovnik 2005, p. 48).

Matija Čop est le premier à distinguer la traduction de la création originale (voir plus loin).

 

2.3.7. Quel est le public des traductions ? Est-il différent du public de la littérature originale ?

Pour la poésie, c’est le même public cultivé et restreint. Il est évident que pour la prose c’est d’abord celui qui n’a pas directement accès à l’original, c’est-à-dire un public moins cultivé, plus populaire. C’est le but des « éveilleurs ». Le public bourgeois et cultivé des territoires slovènes a accès aux oeuvres originales en allemand ou en italien, souvent même aux traductions dans ces langues.

2.3.8. Réception critique des traductions ?

Existe déjà à cette époque : Matija Čop dans son ouvrage théorique manuscrit, Literatur der Winden (1831), qui sera publié plus tard dans Geschichte der suedslavischen Literatur par Šafarik, énumère les œuvres à partir de Trubar jusqu’à Kranjska Čbelica. Il prend en compte aussi les traductions, qu’il traite comme des œuvres dépendantes mais tout de même importantes pour le développement de la littérature. Plus tard, l'idée que la traduction peut nuire à la création originale s’instaure peu à peu. (Stanovnik 2005, p. 49).

2.3.9. Qui prend en général l’initiative des traductions (traducteurs ? éditeurs ? libraires ? mécènes ? pouvoir politique ou religieux ?)

C’est varié. Pour les Vies des saints, ce sera l’Église, mais pour le reste ce sont plutôt les auteurs-traducteurs eux-mêmes. Comme éditeur, nous pouvons citer l’initiative de la Mohorjeva družba et plus tard de Slovenska matica (fondée en 1864).

2.3.10. Existe-t-il une censure visant spécifiquement des traductions ?

À l’époque de Metternich, toute oeuvre imprimée, originale ou traduction, est soumise à censure. 

Čop parle dans son manuscrit de la traduction des quatre Évangiles par Vid Rižner, qui les a traduits en dialecte est-styrien et que la censure n’a pas permis d’imprimer parce que la traduction n’était pas commentée. Il ajoute : « Il est connu que la censure permet la traduction de la Bible ou de ses parties vers n’importe quelle langue nationale sous réserve que cette traduction soit annotée et commentée (Stanovnik 2005, p. 50).

 

2.3.11. Les modalités d’exercice de la traduction sont-elles influencées par les identités nationales, sociales, etc. (choix des textes, mode de traduire, langue de la traduction) ?

Bien sûr. On va souvent traduire des textes qui correspondent aux objectifs de l’éveil, de l’instruction, de la distraction et de l’esthétique.

2.3.12. Des traductions ont-elles joué un rôle dans l'évolution des idées et de la société ?

Il faudrait mentionner l’influence de la traduction de Beaumarchais par Linhart, qui n’apporta pas seulement une note révolutionnaire mais souligna les idées antigermaniques qui suscitèrent le développement de l’identité nationale des Slovènes.

 

Bibliographie

Stanovnik, Majda. 2005. Slovenski literarni prevod 1550- 2000. Ljubljana: ZRC SAZU. Studia literaria. 

Gspan, Alfonz. 1956. «Razsvetljenstvo». V: Legiša, Lino in Alfons Gpan (ur.) Zgodovina slovenskega slovstva: Do začetkov romantike. Ljubljana: Slovenska matica, 329-440.

Anton Tomaž Linhart: jubilejna monografija ob 250-letnici rojstva, ur.  Ivo Svetina et al. 2005. Ljubljana, Radovljica. 

«Anton Tomaž Linhart». V:  Slovenski biografski leksikon 1925–1991. Elektronska izdaja. Ljubljana:  SAZU, 2009.